Sois belle et tais-toi.
Sois gentille, et surtout, soit conforme à l’image que j’ai de toi. Ou encore au souvenir que j’ai façonné de toi.
Je ne te laisserai pas salir la projection névrotique que j’ai de toi.
Tais-toi surtout. Car si tu parles, si tu exprimes ta vérité, tu brises l’illusion dont je me berce.
Et alors, je perds ce qui me reste d’attentes.
Et alors, ma colère déferlera sur toi.
Et puis, si je n’avais plus que ça, je m’effondrerai.
Sois sage, ne bouge pas. Ne fais rien qui remette en question le rôle que je t’ai attribué, pour répondre à mes besoins.
Tu n’existes pas. Seul existe ce que je veux que tu sois, pour moi.
Dans mon cabinet, je croise souvent des princesses. Et parfois des reines. Ce qui les différencie? Leur liberté d’être, et leur détachement.
La princesse veut (se) plaire. Ce qui la rend vulnérable aux attentes de l’autre.
La reine s’en fiche et trace sa route. Ce qui la rend puissante et libre.
Sur cette illustration, nous ne voyons que des reines: libres, authentiques, détachées de l’effet qu’elles produiront sur le reste du Monde.
A toutes les princesses qui se cherchent
A toutes les reines qui se sont trouvées
A toi ma mère, qui est née aujourd’hui